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Dr. Labo & Mrs. Prof : le portrait de Myriam Schmutz
Dr. Labo & Mr(s). Prof est un tout nouveau format de médiation scientifique qui présente les deux facettes du métier d’enseignant-chercheur.
Décrouvrez le portrait de Myriam Schmutz, enseignante à l'ENSEGID - Bordeaux INP et chercheure au laboratoire Géoressources et Environnement (Bordeaux INP / université Bordeaux Montaigne).
As-tu un "fun fact" à nous confier ?
J’en ai même plusieurs ! Lors d’un stage avec les élèves-ingénieurs, nous avons subi une panne électrique et tentant de découvrir la source de cette panne, nous avons atterri dans les champs… car c’était bien des vaches qui étaient en train de grignoter les câbles électriques ! Et comme autre anecdote plutôt orientée recherche, j’ai découvert comment fabriquer des électrodes en cuisinant une panna cotta, merci la sérendipité !
Es-tu plutôt Dr Labo ou Mrs Prof ?
Je suis tantôt Dr. Labo, tantôt Mrs. Prof ! J’alterne entre des périodes d’enseignements en hiver et des périodes de recherche au printemps et à l’été. J’aime beaucoup la recherche mais j’apprécie aussi le fait de transmettre ce que j’ai découvert et parler des avancées de mes recherches dans le cadre de mes enseignements. Aussi, je peaufine mes cours d’une année à l’autre, ce qui permet de ne pas faire deux fois le même cours !
Quelle est la thématique de tes travaux de recherche ?
Je suis directrice de l’unité Géoressources et environnement depuis 2016. L’unité développe une approche intégratrice et pluridisciplinaire des géosciences au service des géoressources et de l’environnement. Elle recouvre 7 sections plutôt orientées hydrogéologie et géologie, regroupant 22 enseignants-chercheurs, et est adossée à la plateforme Trésor. Ensemble, nous rassemblons de nombreuses compétences pour la caractérisation physico-chimique des eaux et des roches indispensables à notre travail de recherche. Notre objectif est d’étudier les diverses composantes de la terre, à savoir la matrice des sols, des eaux et des roches.
Ma thématique de recherche porte sur la caractérisation des paramètres de transport de masses dans les milieux géologiques via des méthodes géophysiques et géoélectriques. J’en suis venue à ce sujet grâce à une succession d’opportunités, en commençant par ma thèse sur les glissements de terrain durant laquelle j’ai creusé de nombreux sujets. En recherche, si nous bloquons sur un élément, nous cherchons forcément à comprendre et en savoir plus ; ce qui m’a menée vers d’autres pistes, notamment celle de la géophysique. La géophysique est fascinante : elle permet de poser des équations sur des paysages.
Quel est ton environnement de recherche ?
Aujourd’hui, je travaille avec mon équipe de recherche sur le développement de méthodologies avec des partenaires privilégiés nationaux comme le laboratoire EDYTEM et internationaux comme le Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie par exemple. Plus localement, nous tendons à travailler davantage avec les professionnels néo-aquitains du secteur viticole afin d’étudier les sols et améliorer ainsi le rendement des vignes.
Quels sont les liens entre enseignement et recherche ?
Je développe des méthodologies géoélectriques qui sont utilisées dans différents contextes. Cela me permet de trouver rapidement des exemples concrets et actuels à la théorie que j’enseigne, qui sont aussi utiles aux compagnies privées car il m’arrive d’être sollicitée par des entreprises. Mais nous ne pouvons pas tout transmettre à travers nos enseignements car c’est parfois trop poussé. Les enseignements restent assez généraux et sont agrémentés d’exemples actuels et de vraies situations, notamment des cas à éviter.
Quels sont les objectifs de tes enseigements ?
J’enseigne la plupart du temps à l’ENSEGID - Bordeaux INP mais j’interviens aussi de temps en temps à Bordeaux Science Agro pour montrer des applications concrètes et réussies liées à la géophysique dans le monde viticole.
Mes enseignements ont pour premier objectif de fournir un socle de connaissances et de compétences en géophysique aux élèves-ingénieurs afin qu’ils les utilisent à bon escient pour éviter les écueils et qu’ils sachent se débrouiller hors de l’école et de la théorie. En d’autres termes : acquérir tous les bons réflexes pour travailler ! Le deuxième objectif est de réussir à ce que les étudiants fassent le lien entre physique et géophysique, c’est-à-dire montrer que leurs bases en physique découlent naturellement vers la géophysique ; ils visualisent ainsi des exemples concrets d’application. Enfin, le troisième objectif est de faire la synthèse et proposer une interprétation de chaque zone étudiée.
En quoi être chercheure est complémentaire d'être enseignante ?
Un chercheur se doit d’être à la pointe de son domaine d’étude, il expérimente sans cesse et participe concrètement aux recherches. Et cela est un véritable atout pour l’enseignement ! Pratiquer sur le terrain ou en labo permet d’apporter du vécu à ses enseignements. Effectivement, enseigner quelque chose que l’on a pas soi-même expérimenté peut parfois manquer de profondeur et d’enthousiasme. Aussi, les réseaux liés à la recherche des enseignants sont de précieux atouts pour proposer des sujets de thèses et des stages aux élèves-ingénieurs.
Quels sont les avantages à appartenir à un établissement comme Bordeaux INP ?
Nous sommes actuellement en train de travailler à une fusion avec le laboratoire EPOC, grâce à Bordeaux INP et sa dimension “à taille humaine”, nous évitons ainsi toute la lourdeur administrative qu'entraîne un tel projet. Sa rapidité d’exécution est donc un précieux atout. Bordeaux INP est également une structure accessible et de nombreux moyens sont investis dans l’enseignement, ce qui met en lumière la reconnaissance qu'a l'établissement pour nos activités.
Merci Myriam !
Je souhaite participer au projet "Dr. Labo & Mr(s) Prof"